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Publié le par rey charles


Le Monde diplomatique

 

 

En kiosquesFévrier 2009

 

Les mesures sociales se suivent et se ressemblent

Plan « zéro emploi » dans les Ardennes
Le contrat de transition professionnelle (CTP) ne concernait jusqu’à présent que les chômeurs de certains bassins d’emploi, dont celui des Ardennes. Face à la multiplication des plans de licenciements, M. Nicolas Sarkozy en a annoncé l’extension, le 28 octobre 2008. Sombre présage...
Par Thomas Lemahieu

Le porte-parole de l’intersyndicale a perdu sa langue. A Nouzonville (Ardennes), le 10 novembre 2006, dans la cour de leur usine occupée, voilà des heures que les ouvriers de Thomé-Génot, un équipementier en liquidation judiciaire, ont senti le vent tourner. Et quand, enfin, mégaphone à la main, leur représentant se décide à gravir un tas de pôles d’alternateurs, c’est pour s’entendre dire que la réunion tant attendue avec le gouvernement et les élus locaux n’a servi à rien. Dans l’obscurité, les gars fulminent. Puis un cri fuse : « Si c’est comme ça, eh bien, qu’on en termine une bonne fois pour toutes, qu’on brûle l’usine et qu’on crève tous ! A quoi ça sert de continuer ? » A l’autre bout du bâtiment, un bidon d’huile est déjà en flammes.

A ces trois cent vingt métallurgistes, jetés à la rue à cause des malversations d’un repreneur, le fonds d’investissement américain Catalina, l’Etat propose de signer un contrat de transition professionnelle (CTP). Mesure-phare de « flexicurité », ce dispositif de traitement social du chômage, réservé aux licenciés économiques des entreprises de moins de mille salariés et expérimenté depuis avril 2006 à Charleville-Mézières, comme dans six autres bassins d’emplois en France (Montbéliard, Morlaix, Saint-Dié, Toulon, Valenciennes et Vitré), alloue pendant douze mois un revenu de remplacement équivalant à 80 % du salaire brut (contre 57,4 % dans le régime général d’assurance-chômage), en contrepartie d’obligations renforcées en matière de formation, de mobilité et de reprise d’emploi.

Instruits par les expériences désastreuses du reclassement des ouvriers de Cellatex , à Givet, et rétifs à l’idée de devenir les « cobayes du CTP », les ouvriers de Thomé-Génot préfèrent aux mirifiques promesses de la sécurisation des parcours professionnels les effets immédiatement mesurables du sonnant et du trébuchant. « On veut du fric, explique un syndicaliste à l’époque. On sait bien que ça ne va pas faire notre avenir ; il n’y a pas de travail ici, les usines ferment et licencient massivement mais, au moins, on partira (...)


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Thomas Lemahieu.

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Thomas Lemahieu
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