article de l'ardennais sur Ardennes Forge

Publié le par rey charles

 

 

Nouzonville 

Ardennes Forge : l'ex-PDG mis en examen


L'ex-PDG d'Ardennes Forge, Bruno Quéval, et a été mis en examen pour détournement de fonds publics et pour faux par le juge d'instruction rémois en charge des suites judiciaires du dossier.

La société avait été créée début 2007 sur les cendres et sur le site de Thomé-Génot, à Nouzonville. Mais le défi s'était vite avéré impossible. En juin 2008, Ardennes Forges était liquidée : ses principaux clients en pôles d'alternateurs avaient fait faux bond et l'activité hors pôles sans doute pas assez développée. Une tentative d'implantation en Chine avait également échoué.

Avocat des quelque 30 salariés en CDI, Me Xavier Médeau avait alors fait savoir qu'une plainte avait été déposée, concernant notamment l'utilisation des fonds destinés à la formation professionnelle.

De fait, c'est bien sur ce volet que la justice semble avoir constaté des anomalies : pendant plusieurs mois, en effet, les salariés d'Ardennes Forge ont été payés par les Assedic, via le Contrat de transition professionnelle.

Tous anciens Thomé-Génot, ils ont été considérés « en formation » alors qu'ils connaissaient leur poste et leurs machines par cœur… Ces dispositifs ayant pour noms « Evaluation en milieu de travail » (70 heures) et « Action de formation préalable à l'embauche » (450 heures). Le « hic », c'est que de formation, il n'y eut point : les salariés d'Ardennes Forge ont, aussitôt leur embauche, contribué à la production.

De source syndicale, on estime que ce sont plus de 200.000 euros qui ont ainsi été économisés par l'entreprise.
Joint hier, l'ex-PDG a confirmé sa mise en examen. « D'une certaine façon, je me réjouis que la justice fasse son travail et que la vérité puisse ainsi être mise au jour. Dans cette affaire, je n'ai fait que suivre les conseils des services de l'Etat, car j'ignorais même que ces dispositifs existaient dans le cadre du CTP et qu'Ardennes Forge pouvait éventuellement en bénéficier. »

On imagine que l'expression « services de l'Etat » recouvre notamment les responsables de la direction du travail, de l'ANPE et, bien sûr, du CTP.

Dès le premier semestre 2007 cependant, des voix s'étaient élevées pour s'étonner de ces facilités accordées à la société, mettant en cause la réalité des fameuses actions de formation et la pertinence des aides accordées sous cette forme. Des élus et syndicalistes l'avaient fait savoir, par exemple dans le cadre du comité de pilotage du CTP, mais sans suite. Il a fallu le dépôt de plainte et la liquidation d'Ardennes Forge pour que ces soupçons et ces doutes soient pris en compte.

De source proche de l'enquête, on assurait, hier, qu'une seconde mise en examen avait également été prononcée, à l'encontre d'un proche collaborateur de l'ancien PDG. Il ne serait pas surprenant toutefois que, désormais, les investigations de la justice mettent en cause ceux qui ont « conseillé » M. Quéval.

 

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Auteur : Philippe Mellet

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